EMERITES.LORRAINE

Ce site de l'association emerites.lorraine vous raconte plus de 10 ans d'activités, de rencontres et de publications. Et vous informe des projets à venir.

- Hommages -






Notre ami André Georges nous a quittés le 28 décembre 2023. 
Marie-Christine Haton et Jean-Bernard Millière lui rendent hommage

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Notre ami Bernard Chollot nous a quittés le 15  octobre 2023. 
Joel Hardy, Professeur Emérite à l'Université de Lorraine, lui rend hommage

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Notre ami Jean-François Stoltz  nous a quittés le 2 octobre 2023.
Danièle Bensoussan, Céline Huselstein et Jacques Hubert  lui rendent hommage
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Quatre amis adhérents nous ont quittés en 2022

Marion Créhange, le 28 mars

Marion contribua à l’éclosion de l’association des enseignants-chercheurs et chercheurs émérites de Lorraine, représentant son université, Nancy 2. Elle fit longtemps partie de notre comité directeur.

Marie-Christine Haton lui rend hommage et vous permet de mieux la connaître.




Jean-Marc Guehl, le 9 avril.

Mme Meriem Fournier, présidente du Centre INRAE Nancy Grand Est, lui rend hommage au nom de tous.



René Martin, le 29 avril.

        F . Baronnet, ancien Directeur du DCPR, UMR CNRS et X. Deglise, Directeur honoraire de l’ENSTIB lui rendent hommage.



André Simon, le 3 septembre.

Elisabeth Gautier et Sabine Denis, Professeures émérites, lui  rendent hommage



José Ragot, le 30 novembre, tué par un automobiliste alors qu'il                                            sortait de son laboratoire de recherche pour regagner son domicile
                                    en vélo. 

          Didier Maquin, Professeur à l'Université de Lorraine, lui  rend  hommage.



Deux amis adhérents nous ont quittés en 2021



Yves Dusausoy le 27 avril 2021.
Son proche parent Gérard Beck, de notre association, lui rend hommage, ainsi que Pierre Braunstein, son collègue de Strasbourg, ici.





et Daniel Coulon le 18 juin 2021.
Son collègue et ami Jean-Pierre Thomesse lui rend hommage.




Fernand CARTON (1921-2019)

Fernand Carton s’est éteint le samedi 16 novembre, quelques semaines après avoir fêté son 98ème anniversaire parmi les siens, qui l’entouraient d’une chaude affection, manifeste lors de la cérémonie d’adieu le 19 novembre.
    Il était le doyen de notre association, dont il a fait partie dès sa création. Il en était un membre assidu, présent aux séances du jeudi au premier rang, aux côtés de sa femme Colette. Il nous avait lui-même gratifiés en 2014 d’une conférence remarquée sur l’Atlas linguistique de la France : quand le linguiste se fait géographe.
    Ses recherches, qu’il a menées jusqu'au bout, portaient sur deux domaines.
    L’un était la phonétique. Il a ainsi publié en 1974 une Introduction à la phonétique du français, un manuel réédité en 1979, souvent cité. Pour ma part, j’ai connu Fernand Carton au début des années 60 : il venait comme moi d’arriver à la Faculté des Lettres de Nancy, lui enseignant, moi étudiant de licence. Devenu quelques années plus tard son collègue, j’ai participé occasionnellement à son séminaire de phonétique instrumentale où j’ai beaucoup appris et où intervenaient souvent des chercheurs étrangers.
    Ses études de phonétique ont nourri son autre domaine de recherche, son domaine de prédilection : la dialectologie du français. Né à Roubaix, dans la large part qu’il a prise à l’élaboration de l’Atlas linguistique de la France, il s’est plus particulièrement occupé des parlers picards, sur lesquels il travaillait encore assidûment ces derniers mois. Savant reconnu, il a exercé des responsabilités nationales dans les instances d'évaluation de la recherche.
    Toujours prêt à conseiller et à épauler, ne ménageant pas sa peine, modeste et dévoué, il a encore assumé la charge de présider l’Université Nancy 2 dans la délicate période de transition entre la loi Faure et la loi Savary, quand les nouveaux statuts restaient à mettre en place, pendant la première cohabitation. Ne se contentant pas de gérer les affaires courantes, il a su alors, face à l’administration centrale, défendre la place des Lettres et Sciences humaines dans le paysage universitaire nancéen et il s’est résolument engagé dans la mise en place de formations innovantes, adaptées aux mutations du public étudiant.
    Bien d’autres aspects d’une longue carrière si pleinement remplie seraient à développer. Il nous reste son exemple, et son sourire.
René HODOT
(Professeur émérite de l'Université de Lorraine)
Lionel BERARD BERGERY (1945-2019)

Notre collègue Lionel BERARD BERGERY est décédé le vendredi 8 novembre, la veille de son 74ème anniversaire. Il était membre de notre association depuis sa retraite en 2011.
    Sa passion de jeunesse pour les mathématiques l'avait amené à entrer à l'Ecole Normale Supérieure rue d'Ulm. Après avoir réussi l'agrégation, il obtient un poste d'agrégé-répétiteur (caïman dans le langage de  la rue d'Ulm) et prépare une thèse en mathématiques qu'il soutient en 1975. Il est ensuite nommé maître de conférences, puis professeur à l'Université Nancy 1. Il y fait toute sa carrière, et prend sa retraite en 2011. Sa spécialité est la géométrie différentielle, et plus particulièrement la géométrie riemannienne. Au début des années 1980, il fait partie d'un collectif de chercheurs (essentiellement français) en géométrie riemannienne, qui publie sous le nom d'Arthur Besse plusieurs ouvrages comprenant en proportion variable des mises au point de résultats connus mais souvent d'accès difficile et des travaux originaux. La réputation des ouvrages, vite traduits en anglais ne se fait pas attendre et ils sont encore aujourd'hui utilisés par les doctorants et les spécialistes de ces sujets. Lionel a été notamment le rédacteur principal d'un ouvrage (de plus de 500 pages!) sur les variétés d'Einstein. Ses travaux de recherche ont été abondamment cités et il a dirigé plusieurs thèses de mathématiques à Nancy. Sur la fin de sa carrière, en partie diminué par des difficultés psychologiques, il est surtout connu pour des exposés oraux dans lesquels il proposait  généreusement des programmes de travail.  S'il parvenait difficilement à les développer tout seul, il préférait  coopérer avec de plus jeunes chercheurs.  Ses idées ont également inspiré des collègues étrangers. Il était intéressé par les évolutions en physique théorique, en particulier dans les développements de la relativité générale en lien avec la géométrie différentielle.
    À l'Université, il fut chef du département de mathématiques à plusieurs reprises, et au total sur plus d'une dizaine d'années. Il contribua à une évolution des programmes de formation en mathématiques, tant en licence qu'en master, et insistait toujours sur le respect des étudiants, conscient qu'il était des difficultés inhérentes à l'apprentissage des mathématiques. Il convainquit ses collègues de s'investir dans les formations en mathématiques dans des secteurs où elles jouent un rôle de discipline d'appoint (sciences de la vie et de la terre, pharmacie, médecine, certaines formations d'ingénieurs). Parmi ce qu'il contribua à promouvoir figure l'utilisation de logiciels de  dessin pour l'enseignement de la géométrie du plan et de l'espace. 
    Marié, père de quatre enfants (et ensuite grand-père de deux petits-enfants), il s'est engagé  dans le scoutisme. Il devint  avec sa femme Micheline responsable départemental des  Scouts de France pour la Meurthe-et-Moselle. Plus tard,  il s'est investi dans l'aide aux personnes souffrant d'un handicap psychique et devint trésorier de l'association Espoir 54, tâche qu'il occupait encore cette année.
    Ce serait bien mal le connaître que de résumer ainsi l'homme. Il était très fier d'avoir été avant-centre et capitaine de l'équipe de football de la rue d'Ulm, et la rumeur veut qu'il possédait un shoot d'enfer que tous les gardiens de but redoutaient. Grand marcheur, il adorait parcourir en compagnie de sa famille les sommets du Dauphiné où il passait régulièrement une partie de ses vacances. Il avait une passion pour la musique classique, particulièrement pour la musique de chambre et l'opéra. Il était un bon connaisseur de la science-fiction, un amateur éclairé de la culture japonaise et notamment des mangas. Avec Micheline, ils s'intéressaient à la géologie et particulièrement aux volcans, qu'ils n'hésitaient pas à aller voir de près, y compris jusqu'à Hawaï.
    Il croyait à des idées fortes,  la foi catholique  en étant indéniablement sa référence centrale. Quelque peu réservé, il n'évoquait pas ses états d'âme, pouvait être rude, parfois emporté. Mais il croyait par dessus tout à l'engagement dans la sphère publique, qu'elle fut professionnelle ou associative et s'y est tenu sa vie durant. Adieu Lionel, nous ne t'oublierons pas.
Jean-Louis CLERC
(Professeur émérite de l'Université de Lorraine, Trésorier d'EMERITES.LORRAINE)

Armand HADNI (1925-2019)

Notre ami Armand HADNI s'est éteint le 26 août 2019.
Je l'ai rencontré pour la première fois en 1965 lorsque j'étais jeune étudiant en licence de Physique-Chimie à la Faculté des Sciences de Nancy. C'était mon professeur de Thermodynamique. Je comprenais bien les grands principes mais je peinais un peu dans les développements mathématiques. En fait, je n'ai pleinement pris conscience de l'intérêt de son cours que des années plus tard, lorsque j'ai moi-même enseigné ces notions à l'École des Mines. Il y a quelques mois, lors d'une visite que je lui rendais à l'EHPAD du Charmois à Vandoeuvre, j'ai vécu avec lui un événement cocasse lorsque je lui ai apporté son polycopié de cours. J'avais gardé précieusement ce volume que j'avais fait relier en souvenir de ma scolarité. Il fut très surpris de voir un document qu'il avait rédigé il y a si longtemps et qui contenait des figures dessinées de sa main.
    Il m'a beaucoup parlé de sa carrière de chercheur, avant qu'il prenne sa retraite en 1991. C'était un spécialiste réputé du rayonnement infrarouge lointain, qui était encore assez peu connu à l'époque. Il évoquait volontiers les congrès scientifiques auxquels il avait participé, où il confrontait ses résultats à ceux d'autres équipes. Il m'a parlé aussi de ses relations extérieures qui lui apportaient les ressources nécessaires pour faire fonctionner son laboratoire. Ses recherches intéressaient des entreprises industrielles, mais aussi certains gouvernements étrangers. Je n'aurais jamais pu imaginer, avant qu'il m'en parle, qu'il eut une coopération avec l'armée américaine qui souhaitait développer certaines applications stratégiques à partir de ses résultats. Quand il en parlait, je sentais chez lui une grande fierté pour la notoriété qu'il avait gagnée au fil de sa carrière.
    En 2010, il s'est joint au petit groupe de professeurs émérites qu'animait Armand GUCKERT avec beaucoup d'enthousiasme. Il participa à l'Assemblée Constituante qui porta l'Association sur les fonds baptismaux. C'était un pilier de notre groupement. Il ne manquait pas une seule activité, et payait de sa personne. C'est ainsi qu'en 2013, il donna une conférence intitulée "Les lumières invisibles" où il sut partager ses connaissances avec un auditoire non-spécialistes ! Avec son épouse Françoise, il participa aux sorties de terrain consacrées à des entreprises lorraines comme la SNCF, PSA et LA POSTE. C'est d'ailleurs en marge d'une de ses sorties, en 2012, que nous nous sommes retrouvés pour une randonnée improbable sur le Mont Saint-Quentin près de Metz. Il commençait alors à ressentir les effets de ses problèmes de santé mais, malgré tout, il ne voulait pas caler. Je me souviens encore de la traversée scabreuse d'un grand fossé qui barrait le chemin. Sur mes conseils, il accepta juste qu'on le prenne sous les bras et les jambes pour franchir l'obstacle. J'ai alors perçu combien il était heureux d'avoir surmonté cette épreuve, comme beaucoup d'autres qu'il avait vécues dans sa vie.
A chaque visite que je lui rendais à la maison de retraite, il manifestait une grande complicité
et un enthousiasme touchant. Évidemment il souffrait de la dépendance que lui imposait son appareil respiratoire et sa faiblesse, mais ne se plaignait jamais. Il appréciait la disponibilité du personnel soignant, mais boudait de plus en plus les repas. Au fil des mois, il ressentait une lassitude croissante, qu'il tentait par tous ses moyens de cacher derrière une apparente jovialité. En fin de compte, il ne restait plus en lui qu'une petite lumière invisible qui a fini par vaciller.
Christian G'SELL
(Professeur émérite de l'Université de Lorraine, Président d'EMERITES.LORRAINE)

Henri HATZFELD (1919-2019)

Notre doyen d’âge Henri HATZFELD, adhérent de la première heure à l’association EMERITES.LORRAINE, s’est éteint le 8 janvier 2019. C’était un sociologue, qui fut professeur à Nancy 2. Son œuvre s’est articulée autour de trois thèmes principaux : l’évolution de la profession médicale, l’histoire de la sécurité sociale, la religion (Les racines de la religion. Tradition, rituels, valeurs, 1993 ; Naissance des dieux. Devenir de l’homme. Une autre lecture de la religion, 2007).
    Chercheur, Henri HATZFELD fut aussi un praticien ; son œuvre et sa vie se mêlent. Il était né à Paris où il obtint une licence de philosophie. Participant aux combats de 1940, il fut chassé de l’armée parce qu’il était d’origine juive. Il s’était converti au protestantisme en 1938, et fut secrétaire de la section jeunesse de la Fédération protestante avant d’en être écarté en raison encore de la législation antisémite. Après des études de théologie à Genève, il fut pasteur dans la Drome, à partir de 1947 (expérience relatée dans La flamme et le vent, Paris, 1953), puis aumônier des étudiants protestants de l’Université de Strasbourg (1956).
    Il participa à la création de l’Institut du Travail de Strasbourg, dont il resta un des animateurs jusqu'en 1966, ayant été intégré entre temps au département de sociologie de l’Université de Strasbourg. Nommé Maître-assistant de sociologie à l’Université de Nancy, il collabora un temps avec l’Institut du Travail de cette ville. Les Instituts du Travail étaient destinés à former des militants syndicaux aux questions du droit du travail et de la protection sociale, suscitant aussi bien la méfiance de la CGT, qui refusait des formations communes avec les autres syndicats, que la suspicion de la police qui aurait voulu se voir communiquer les noms des stagiaires !
    Cette expérience avait élargi les centres d’intérêt d’Henri HATZFELD. Dès 1964, il avait publié L’emploi en France (avec Jacques FRESSINET) et en 1963 Le grand tournant de la médecine libérale montrait que la création de la Sécurité sociale créait un nouveau type de consommation médicale. Dans sa thèse principale soutenue en 1969 et publiée en 1971 (Armand Colin, rééditée aux PUN en 1989 puis en 2005) sous le titre Du paupérisme à la Sécurité sociale (1850-1940)Essai sur les origines de la Sécurité sociale en France, il a, le premier, montré que institution de la Sécurité sociale en 1946 était le terme d’un long développement, marqué par le mouvement mutualiste et par deux lois, celle sur les Retraites ouvrières et paysannes de 1910 et celle sur les Assurances sociales de 1930. Tout naturellement, il appartint longtemps au Comité d’histoire de la Sécurité sociale créé en 1973.
    En 1995, les Ve Rencontres socio­lo­giques de Besançon lui furent consacrées et furent publiées sous le titre : Comment peut-on être socio-anthropologue. Autour de Henri Hatzfeld (Paris, L’Harmattan, 1996).
    J’ai peu côtoyé personnellement Henri HATZFELD* ; je sais pourtant que dans le climat tendu de l’université à Nancy en mai 1968, il a eu un rôle modérateur. On sentait d’ailleurs en lui une écoute affable et la lettre par laquelle il adhérait au projet de notre association tout en s’excusant de ne pouvoir participer à nos réunions en raison de son âge témoigne encore de cette bienveillante attention.

René HODOT
(Professeur émérite de l'Université de Lorraine, ancien Président de l'Université Nancy 2)
* Un grand merci son neveu Michel DREYFUS pour avoir mis à notre disposition les éléments qui ont nourri cette présentation.
GEORGES CHAMPIER (1927-2018)

   Le Professeur Georges CHAMPIER est décédé le 3 septembre 2018 à l'âge de 90 ans. C'est une grande figure de l'enseignement supérieur et de la recherche en physique des matériaux qui disparaît ainsi. C'est aussi un ami à de nombreux émérites de Lorraine, ayant été membre de l'association quand sa santé lui permettait de participer aux rencontres du groupement.
   Né à Boufarik en Algérie, il poursuit ses études supérieures en France à l'École Normale Supérieure et obtient l'agrégation de Sciences Physique en 1951. Il aborde la recherche scientifique au cours de sa thèse de Doctorat d'État à la faculté des Sciences de Nancy, qu'il soutient en 1958 sur la diffusion des rayons X par un monocristal de Lithium.
   Nommé Professeur des Universités en 1963, Georges CHAMPIER rejoint l'École des Mines de Nancy où il enseigne la physique des matériaux, en mettant en œuvre des méthodes pédagogiques innovantes. Les étudiants de l'école sont impressionnés par sa compétence scientifique. De nombreux étudiants diplômés le rejoignent comme doctorants au sein du Laboratoire de Physique du Solide qu'il a créé. Son domaine de recherche concerne l'influence des transformations microstructurales sur le comportement mécanique des matériaux. Il étudie notamment l'influence de la dynamique des dislocations et des changements de phase sur la plasticité des métaux, des semiconducteurs et des polymères.
   Suite à la loi Faure sur l'enseignement supérieur, il participe activement à la création de l'Institut National Polytechnique, qui fédère 5 écoles d'ingénieurs de Nancy. En 1971, il est élu Président de ce nouvel établissement assimilé aux universités. Cette démarche est menée en concertation avec les Grandes Écoles de Grenoble et Toulouse qui suivent la même orientation. Pendant cinq ans, il coordonne ainsi efficacement l'enseignement et la recherche au sein de l'INPL. Au terme de son mandat, en 1976, il retrouve sa mission fondamentale de Professeur à l'École des Mines jusqu'à sa retraite en 1989. Avec ses chercheurs et ses collègues, il aura alors totalisé plus de 100 publications scientifiques qui connaissent un fort rayonnement international.
   Doté d'une personnalité sérieuse et responsable, Georges CHAMPIER avait une grande considération pour ses chercheurs et ses collègues, en s'investissant dans leur développement personnel et en favorisant leur succès. Avec ses proches, il manifesta jusqu'au bout une grande simplicité et une amitié fidèle.    Nous assurons sa famille et ses amis de notre profonde sympathie.
Christian G'SELL
(Professeur émérite de l'Université de Lorraine, Président d'EMERITES.LORRAINE) 


Je n'ai pas eu beaucoup d'occasions d'échanger avec Georges CHAMPIER, car plusieurs autres mandatures de présidents le séparaient de la mienne. Mais je sais que c'était une personnalité d'une grande culture qui s'était totalement investie dans la mise en place de cette université regroupant les écoles d'ingénieurs de l'époque à Nancy.
Beaucoup d'eau a coulé sous les ponts des universités de Lorraine depuis cette époque héroïque de l'après 68. Mais il en est resté une figure respectée qui a laissé des souvenirs marquants, par ses compétences d'enseignant et de chercheur, notamment auprès de ses collègues et de ses étudiants de l'Ecole des Mines.
Joël HARDY
(Professeur émérite de l'Université de Lorraine, ancien Président de l'INPL)

FRANÇOIS ROTH (1936-2016) 

Ce 12 mai, l’église Saint-Fiacre à Nancy était comble pour la cérémonie d’adieu à François ROTH, professeur émérite d’histoire contemporaine, mort le 5 mai 2016 à la suite d’un accident de circulation.
   Célébration voulue très simple par la famille, qui, à travers des lectures et des prises de paroles, a su communiquer, par delà son deuil, son affection pour le disparu.
   Mais la présence d’une députée de Nancy, du président du Conseil départemental de Meurthe-et-Moselle, du président de la CUGN, des maires de Nancy et de Metz, rappelait que François ROTH a été une figure de la vie locale, politologue longtemps mis à contribution par FR 3 Lorraine pour commenter les résultats des soirées électorales.
   Et la présence pour un dernier hommage d’anciens collègues venus de Montpellier, de Lyon, de Paris, de Berlin… (ainsi que du doyen de notre association), et de très nombreux anciens étudiants de tous âges témoignait de son aura d’universitaire, tant enseignant que chercheur. Il a marqué l’Université Nancy 2, où il a accompli toute sa carrière, y exerçant notamment les fonctions de directeur d’UFR et de président de commission de spécialistes.
   Ses recherches, à l’origine de nombreuses publications, portaient sur deux thèmes de prédilection, qui se rejoignaient : l’histoire de la Lorraine, depuis 1870 (sa thèse, publiée en 1976, rééditée en 2011, était consacrée à La Lorraine annexée), et les hommes politiques "modérés" : biographies de Raymond POINCARÉ en 2000 et de Robert SCHUMANN en 2008.
   Il avait présidé l’Académie de Stanislas en 2014-2015, et la cérémonie à Saint-Fiacre s’est conclue sur un hommage de son secrétaire perpétuel, qui parlait aussi au nom de l’Académie nationale de Metz.
   François ROTH a brièvement appartenu à notre association en 2015 ; il restait très actif et très occupé (il préparait nous a-t-on dit un ouvrage sur les vergers lorrains), et a dû faire des choix.
   Nous assurons Madame ROTH, ses enfants et petits-enfants et tous ses proches, de notre profonde sympathie.
René HODOT
(Professeur émérite de l'Université de Lorraine, ancien Président de l'Université Nancy 2) 

GÉRARD SIEST (1936-2016) 

C’est avec une grande tristesse que nous avons appris le décès à Rome le 9 Avril 2016 du Professeur Gérard SIEST.
    Il était Officier dans l'Ordre des Palmes Académiques et Chevalier de l’Ordre du Mérite. Il était correspondant national à l’Académie de Pharmacie et Docteur Honoris Causa des universités Laval (Québec, Canada) et Krakow (Pologne), Il a reçu de nombreuses distinctions françaises et étrangères.
    Pharmacien diplômé de la Faculté de Nancy (1959), interne des hôpitaux, spécialisé en Biologie Médicale. Il est également licencié ès Sciences. Il obtint son Doctorat d’État en Sciences Pharmaceutiques en 1966.
    Recruté à la Faculté de Pharmacie en tant qu’assistant en 1959 puis Maître-assistant de chimie biologique en 1972 et Professeur de Biochimie en 1975, il fut promu Professeur de Classe Exceptionnelle en 1993 et reçut le titre de Professeur émérite en Septembre 2005. Il assura les fonctions de Doyen de la faculté de Pharmacie (1978 à 1982) et de Vice-président de Université de Nancy 1 (1979-1989).
    Gérard SIEST a mené avec brio, durant de longues années et jusqu'au bout de sa vie, sa carrière universitaire, il fut aussi directeur de laboratoire de biologie médicale. Personnalité exceptionnelle, il est internationalement connu pour ses travaux scientifiques, en Biochimie pharmacologique et en biologie moléculaire. Il a été durant 15 ans directeur de l’URA CNRS 597 (Centre du Médicament) (1977 à 1992). Dans cette unité, spécialisée dans le domaine du métabolisme des médicaments, de nombreux étudiants, doctorants, chercheurs, travaillaient sans relâche. Sous sa direction, l’animation scientifique y était remarquable et la recherche d’une production exceptionnelle. Un tel exemple n’a pas été égalé depuis dans ce même domaine.
    Parallèlement à ses activités universitaires, il partageait son temps dans un parfait souci d'équilibre, en exerçant la biochimie clinique en tant que directeur du laboratoire au Centre de Médecine Préventive de Nancy (1968 à 2005). Ses travaux sur la définition des intervalles de références en biochimie clinique et en enzymologie clinique sont mondialement connus. Il a engagé de nombreuses collaborations nationales et internationales qui ont mené au développement de concepts de contrôles de qualité utilisés dans tous les laboratoires de biologie médicale. Il a présidé la Société Française de Biologie Clinique et la Fédération Internationale de Chimie Clinique ; il fut un formidable réformateur qui transforma cette société en première organisation mondiale de médecine de laboratoire.
    Toujours animé d’une vision dynamique et prospective de la biologie, il s’est tourné plus récemment vers la pharmaco-génomique, afin de développer les thérapeutiques de demain, une thérapie personnalisée, recherche menée au sein de l’Unité Inserm 1122, Interactions Gène-Environnement en Physiopathologie Cardio-Vasculaire. Il avait d’ailleurs créé et présidait la Société Européenne de pharmaco génomique et de thérapie personnalisée.
    Chercheur fondamentaliste mais avec toujours une vison finalisée de ses travaux, il travaillait en interaction constante avec le monde professionnel (grandes et petites entreprises du monde pharmaceutique et biologique…).
    Il est l’auteur de plus de 600 publications Internationales et a dirigé de nombreuses thèses d’université., éditeur de revues…
    Professeur toujours en action, toujours force de proposition. Pionnier en recherche, il l’a aussi été en pédagogie comme initiateur de la création de la double formation Pharmacien et Ingénieur sur Nancy (Pharma Plus ENSIC).
    Diffuseur de connaissances, communiquant, Gérard SIEST était un facilitateur d’échanges entre spécialistes. Il a créé les fameux Colloques Internationaux de Biologie Prospective qui se tenaient à Pont-à-Mousson (1970 à 1986), C’était un lieu de rencontre privilégié de tous les biologistes mondiaux, un rendez-vous toujours très attendu. Par la suite, il a créé dans le domaine de la pharmaco-génomique les conférences de Santorini, en Grèce, et c’est en pleine préparation de ce nouveau congrès que la maladie l’a emporté.
    La grande valeur scientifique de cette figure éminente, ses qualités de fédérateur, sa renommée nationale et internationale, honorent notre Université et participent à son rayonnement et à celui de la Lorraine, qu’il affectionnait.
    Gérard SIEST était un homme talentueux, un chef, un meneur d’hommes, un maître respecté de nombreux étudiants et chercheurs. Nombre de ses élèves sont devenus de brillants directeurs de recherche ou professeurs d’université ! C’était un pionnier, un visionnaire, un homme de convictions mais sans concessions, un chercheur rigoureux et exigeant. Homme passionné et admiré, charmeur à l’éternel sourire, il aimait la vie, il aimait recevoir ses amis, ses collaborateurs, ses collègues (il a souvent organisé en fin d’année universitaire une soirée traditionnelle à la campagne à Bernécourt dans sa résidence familiale). Il était plein d’humour et il fut assez facétieux pour disparaître en scène, comme un artiste que l’on salue.
    Nous partageons la tristesse de sa famille, de ses proches, de ses amis, de ses collègues. Nous ne l’oublierons pas.
Chantal FINANCE
(Professeur honoraire de l'Université de Lorraine, ex-doyenne de la Faculté de Pharmacie) 

HERBERT NÉRY (1947-2016)

Le Professeur Herbert NÉRY est décédé à Nancy le 26 mars 2016.
Il était Officier dans l'Ordre des Palmes Académiques et Chevalier de la Légion d'Honneur.
    Après une maîtrise de Chimie physique et un DEA de Chimie quantique obtenus à la Faculté des Sciences de Nancy, Herbert NÉRY a soutenu en juin 1973 une thèse de troisième cycle intitulée : "Contribution à l’étude des mouvements moléculaires du chlorobenzène en phase liquide par relaxation magnétique nucléaire", préparée dans le laboratoire de Chimie théorique dirigé par le professeur Jean BARRIOL. L’année suivante il est nommé maître-assistant à la Faculté des Sciences, avec un service d’enseignement au CUCES. Il peut envisager la préparation d’une thèse de doctorat ès sciences intitulée : "Relaxation magnétique nucléaire longitudinale dans les systèmes couplés : application à l’étude du mouvement de petites molécules en phase liquide" qui a été soutenue en octobre 1981. Un séjour post-doctoral à l’Université de Lund lui a permis de s’initier à l’étude, par résonance magnétique nucléaire, des microémulsions et des systèmes micellaires, domaine qu’il continuera à développer à Nancy.
    En 1985, Nancy a été choisie pour organiser le premier congrès de la Société Française de Chimie, nouvellement créée par fusion d’anciennes sociétés, et Herbert NÉRY a pris une grande part au succès de cette importante manifestation en se chargeant de la communication. Ses talents, jusqu’alors ignorés, lui valurent d’être appelé par le Président Robert MAINARD pour prendre en charge la communication de l’Université de Nancy 1.
    En 1989, le projet d’un département de Maintenance industrielle à l’IUT d’Épinal, qui dépendait de l’Université Nancy 2, demandait pour sa mise en place un universitaire polyvalent, à la fois bon gestionnaire et scientifique, destiné à rejoindre un corps professoral essentiellement littéraire et juridique. Herbert NÉRY est vite apparu comme l’homme de la situation et l’avenir a montré que ce choix était amplement justifié. Nommé professeur de chimie à l’Université Nancy 2, il réorienta son activité scientifique vers un domaine plus proche des préoccupations de certains de ses partenaires de l’IUT et s’intéressa à des problèmes de tribologie et de lubrification.
    Mais l’hydre de l’administration eut vite raison de ses velléités de recherche, et le succès de sa création spinalienne, fortement appréciée des édiles locaux, a largement justifié son choix de carrière. Cette nouvelle orientation l'a conduit à servir l'Université à un haut niveau de responsabilité.
Herbert NÉRY a été Président de l'Université Nancy 2 de 2001 à 2006 et, à ce titre, il a siégé au Conseil Économique Social et Environnemental de Lorraine. Il a révélé dans ces fonctions un réel talent de négociateur, ouvert au dialogue mais aussi défenseur intransigeant des grands principes fondateurs de l'Université. Très rapidement les trois Présidents d'universités nancéiennes, ont fait cause commune ; le Président messin les a rejoint dans leur réflexion sur l'organisation de l'enseignement supérieur lorrain. Il a été un fervent défenseur du rapprochement des universités lorraines, notamment lors de la mise en œuvre de la réforme Licence-Master-Doctorat qui a été menée conjointement par les quatre établissements. Il s'est battu pour imposer l'intégration des structures de l’Université publique dans le volet "management" du projet ARTEM (Art, Technologie et Management).
    Après son mandat de Président de l'université Nancy 2, Herbert NÉRY a accepté la présidence du Pôle Universitaire Européen de Lorraine, superstructure rassemblant des représentants des Universités et des Collectivités Territoriales. C'est dans ce cadre, sous sa houlette, qu'ont été ébauchés des schémas pour l'administration, la pédagogie et la recherche d'une possible Université de Lorraine.
Le rapprochement des universités étant en marche, la fin du Pôle était programmée et Herbert NÉRY a eu la lourde tâche de faire un état des lieux avant de conduire la fermeture de cet établissement. À cette occasion, il a montré sa force de caractère, sa capacité de résistance et sa grande rigueur déontologique. Après cette douloureuse expérience, il a assumé la direction de l'IUT Charlemagne jusqu'au terme d'une carrière universitaire bien remplie.
    Les projets conduits par les trois Présidents ont construit des liens de confiance et d'amitié qui se sont exprimés lors de loisirs communs. Amoureux de la montagne, fervent marcheur au rythme impitoyable, Herbert était de toutes les sorties "cochonailles" dans les fermes vosgiennes. Il invitait également dans la maison familiale à Loché pour randonner dans le mâconnais. C'est à Loché qu'il a souhaité que ses cendres reposent.
"Hommage à trois voix", par Jean-Louis RIVAIL (Professeur de chimie théorique émérite), Claude BURLET (Président de l'Université Henri Poincaré 1999-2004) et Louis SCHUFFENECKER (Président de l'Institut National Polytechnique de Lorraine 2002-2006)

JEAN-PIERRE DELAGOUTTE (1937-2015)

Le professeur Jean-Pierre DELAGOUTTE est décédé à Nancy le 9 septembre 2015. Né à Saint-Dié (Vosges) le 9 août 1937, il avait donc 78 ans. Il fut nommé Externe des Hôpitaux en 1958 puis "Externe en Premier" avant d’être reçu à l’Internat des Hôpitaux de Nancy en 1962. Après avoir passé un CES de Sérologie, il débuta sa carrière hospitalo-universitaire comme moniteur de bactériologie puis comme Attaché de faculté et comme Chef de travaux délégué en bactériologie avant de rejoindre en 1967 comme Chef de Clinique-Assistant des Hôpitaux le service de Clinique Chirurgicale B de l’Hôpital Central de Nancy en 1967 et enfin le service du Professeur MICHON à Dommartin-les-Toul en 1968. Délégué dans les fonctions de Maître de Conférences des Universités il fut nommé Maître de Conférence Agrégé au concours de 1974 pour devenir Professeur sans chaire en 1982. Il effectua toute la première partie de sa carrière de Chirurgie orthopédique dans le service du Pr MICHON avant de rejoindre le Service de Chirurgie de l’hôpital de Brabois dirigé par le Pr BÉNICHOU, dont il prit la succession comme Chef de Service. Il occupa ensuite la même fonction à l’Hôpital Central de Nancy en 1992. Nommé PU-PH de 1ère classe en 1997, il prit en charge à la Faculté de médecine de Nancy le "Laboratoire de Chirurgie Expérimentale" et initia l’enseignement de la chirurgie du pied en créant le DU de "Médecine et Chirurgie du Pied".
    Tous ceux qui ont connu et côtoyé Jean-Pierre DELAGOUTTE étaient frappés par sa gentillesse son extrême dévouement vis-à-vis des patients et la qualité de son enseignement. Tous se souviennent, de cette époque déjà lointaine, où la noblesse de la chirurgie orthopédique n’était représentée que par la chirurgie de la hanche, des cours qu’il débutait en chirurgie du pied par cet aphorisme qui a marqué des générations de chirurgiens : "Le pied, ce mal aimé, cet oublié…" Jean-Pierre DELAGOUTTE fut l’un des initiateurs et pionniers de la chirurgie du pied en France.
    Il eu l’immense tristesse de perdre son épouse Jacqueline, médecin rééducateur, en 2004 et en resta profondément et éternellement affecté. Il a probablement trouvé un exutoire à cette immense peine en prenant des fonctions de Consultant puis d’Attaché à l’Hôpital Central de Nancy. Se sachant atteint par une affection au pronostic inéluctable il ne devait arrêter ses fonctions hospitalières que le 1er juillet 2015, quelques semaines avant son décès.
    Jean-Pierre DELAGOUTTE était un homme discret, aux qualités humaines qui forçaient le respect  de ses élèves et collaborateurs ; rares étaient ceux qui savaient que pendant plusieurs décennies il a accompagné les malades du diocèse de Nancy pour le pèlerinage marial de Lourdes, qu’il jouait du piano, qu’il peignait des huiles qui étaient les seules marques de couleur dans son spartiate bureau à l’hôpital. Il devait recevoir la médaille d’honneur de la So.FCOT lors du 90ème Congrès en novembre 2015 et il savait qu’il ne pourrait probablement pas, alors, être des nôtres au sein de cette communauté qu’il chérissait et pour laquelle il avait tant donné. C'était un homme et un chirurgien désintéressé, toujours éloigné des marques de reconnaissance et des honneurs qu’il ne sollicitait jamais fusse pour sa propre carrière. Il a toujours été discrètement au service des patients dans cette attitude d’honnête homme en faisant probablement sien cet aphorisme : "Tout homme qui ne préfère pas son devoir à son plaisir n'est bon à rien".
(Henry COUDANE, Président de l’AOT
Didier MAINARD, Président du Conseil Scientifique de la So.FCOT)

JEANNE-MARIE BAUDE (1935-2014)

Née en 1935, Jeanne-Marie BAUDE intégra à Metz, au début des années 1960, le Collège littéraire universitaire, devenu en 1971 l'Université de Metz, installée dans les nouveaux locaux du Saulcy et du Technopole Elle et son mari Michel, agrégés de lettres classiques, furent parmi les pionniers de l'enseignement supérieur dans la cité. Au sein du département de Lettres modernes de la Faculté des Lettres et Sciences humaines, ils enseignèrent la littérature française, Michel en tant que spécialiste du roman des XIXe et XXe siècles, tandis que Jeanne-Marie initiait les étudiants à la poésie contemporaine, alors peu explorée. Elle sut, par son charisme, leur faire partager sa passion. Après la mort de son mari en 1991, elle poursuivit courageusement ses recherches et devint professeur d'université. De 1995 à 1998, date à laquelle elle quitta Metz définitivement, elle dirigea le centre de recherche "Littérature et spiritualité - Michel BAUDE" (CLSMB), fondé par son mari et Jacques HENNEQUIN. Elle était également membre, depuis sa création, du Centre de recherche sur le Surréalisme de la Sorbonne Nouvelle et participait aux activités de l’URL 5 du CNRS (Lexicologie et Terminologie Littéraire).
Les nombreux articles et études qu'elle a publiés constituent une œuvre d’une ampleur et d’une profondeur remarquables sur les liens privilégiés entre poésie et spiritualité, comme le suggère un de ses titres, L'œil de l'âme. Elle a mené des études novatrices sur des poètes négligés par les travaux académiques comme Emmanuel CLANCIER ou Marie NOËL.
Personnalité respectueuse des autres et de la parole donnée, à l'esprit toujours en éveil, Jeanne-Marie BAUDE aura marqué des générations d'étudiants de notre région.
Elle est décédée le 30 décembre 2014.
(Monique BILE, Maître de Conférence Émérite de l'UL)

BERNARD GROSS (1932-2014)

 en janvier 1932 à Paris, Bernard GROSS effectue ses études supérieures à la Faculté des Sciences de Paris où il obtient une licence puis un doctorat ès-sciences physiques, après un service militaire de deux ans et demi en Algérie.
Il est nommé Assistant à la Faculté des Sciences de Paris en 1960, puis Maître-Assistant, et rejoint l'Université de Nancy I en 1970 en qualité de Maître de Conférences (ancien régime). Il gravit les échelons de la carrière universitaire en qualité de Professeur jusqu'à sa retraite en 1995.
Bernard GROSS, chimiste organicien réputé, était spécialisé dans la chimie des oses et son équipe était associée au CNRS.
Animé par un sens aigu du service, il a accepté plusieurs tâches d’intérêt général, en particulier celle de directeur de l’UFR STMP de 1990 à 1995. Nous gardons de Bernard le souvenir d’un homme affable, modeste et conciliant, toujours prêt à rendre service. 
Retiré à Salernes dans le Var, il s'éteint le 19 décembre 2014 et repose dans le cimetière de Puy-Saint-Vincent (Hautes Alpes).
A son épouse, Michèle, et à ses enfants Éric et Brigitte, que certains d’entre nous avons connus comme étudiants, nous présentons nos sincères condoléances.
(Jean-Louis RIVAIL, Professeur Émérite de l'UL)

JEAN-PAUL TISOT (1943-2014)

C'est avec une grande tristesse que nous vous faisons part du décès de notre collègue Jean-Paul TISOT, survenu le 30 octobre 2014 à l'âge de 72 ans, marié et père des trois enfants.
Jean-Paul a effectué toute sa carrière universitaire à l’École de Géologie de Nancy. Ingénieur de l’ENSG en 1966 et spécialiste de géotechnique, il a préparé successivement un doctorat de 3ème cycle en 1974 puis une thèse d’état en 1984 dans le domaine de la mécanique des sols et des roches. Après avoir occupé les fonctions d’Assistant et de Maître-assistant, il est nommé Professeur en 1988 à l’ENSG. A côté de ses activités scientifiques proprement dites, consacrées essentiellement aux propriétés géomécaniques des sédiments des grands fonds océaniques, il a exercé de nombreuses responsabilités sur le plan de l’animation et de l’administration universitaire. Il assuré la direction des études de l’École de Géologie de 1985 à 1991, en a été nommé administrateur provisoire en 1991, puis Directeur de 1995 à 2005. De 1992 à 1996, il a assumé la responsabilité  de Vice-président du CEVU de l’INPL et de Directeur des Relations Internationales de l'Institut. Au cours des dix années consacrées à la direction de l’École de Géologie, Jean-Paul en a considérablement développé le rayonnement et contribué de manière déterminante à la reconstruction et à l’installation de cet établissement dans les nouveaux locaux du site de Brabois. Il a ensuite été pendant deux ans Directeur du CIES de Lorraine, puis a repris une année la fonction d’administrateur provisoire de l’École de Géologie.
Au cours de sa carrière Jean-Paul TISOT a exercé de nombreuses autres responsabilités sur le plan national, en particulier : Vice-président de l’Association Universitaire de Génie Civil, Président du Comité Français de Géologie de l’Ingénieur (CFGI), membre du Conseil Scientifique du LCPC,  Rédacteur en Chef adjoint de la Revue Française de Géotechnique (RFG) et Vice-président de l’ACPST Bure-Saudron. Depuis 2006 il assumait la charge de  Président de l’Union Française des Géologues. Il a obtenu la distinction d’Officier dans l’ordre des palmes académiques et le Prix Georges MILLOT de la SGF.
J’ai eu personnellement l’occasion de côtoyer régulièrement Jean-Paul à partir des années 1970, lors de la mise en place de l’INPL et dans divers Conseils de l’Établissement (notamment au CA et au CS). C’était un scientifique éminent, déployant une activité considérable avec un grand dynamisme et beaucoup de pugnacité. Il était aussi un homme ouvert et cordial, d’un abord direct et d’un parler franc.
Jean-Paul, professeur émérite, membre actif de notre Association nous a apporté une contribution importante lors de la phase d’organisation de notre colloque (1er et 2 octobre derniers), auquel malheureusement il n’a pu assister.
Pour compléter cet éloge, je livre ci-dessous le témoignage de notre collègue Joël HARDY, ancien Président de l'Institut National Polytechnique de Lorraine : " J'ai longtemps côtoyé Jean-Paul. Déjà, dans les années 70-80, je me souviens du chercheur qu'il était et qui venait dans les salles climatisées de l'École de Laiterie, rue Sainte Catherine, stabiliser en température et en hygrométrie des échantillons des fonds marins du Pacifique, afin de mesurer leurs propriétés mécaniques. Comme collègue, lorsque j'étais Directeur de l'ENSAIA, vers 1990-1995, je me souviens d'un homme très affable et très convivial, toujours prêt à faire avancer des projets communs avec l'ENSAIA et l'ENSEM tels que le Centre de Documentation de Brabois. Quand je fus président de l'INPL, j'ai beaucoup échangé avec lui, sur les projets de l'INPL et ceux propres à l'École de Géologie qu'il dirigeait. Là aussi, je me souviens d'un collègue efficace et pugnace, défendant avec compétence les projets de son École, tels que le Pôle de l'Eau à Vandœuvre ou la Station Expérimentale de Traitement des Déchets. Je regrette infiniment sa disparition qui me parait bien trop précoce."
Nous présentons nos très sincères condoléances à son épouse et ses enfants et leur exprimons nos sentiments compatissants et amicaux
(Armand GUCKERT, Président d'EMERITES.LORRAINE)

NOËL MIDOUX (1944-2013)

Le professeur Noël MIDOUX nous a quittés le 9 Novembre 2013 à l’âge de 69 ans.
Il était Ingénieur diplômé de l’ENSIC, Ecole au sein de laquelle il a effectué l’ensemble de sa carrière universitaire: docteur-Ingénieur, docteur d’Etat, professeur de génie des procédés et directeur-adjoint de l’ENSIC, chargé des relations industrielles. Son engagement pédagogique au service de l’Ecole a été total, en particulier dans le domaine de l’enseignement de la mécanique des fluides et des opérations unitaires à tous les niveaux du cursus de la formation initiale, mais aussi en formation permanente pour les ingénieurs et cadres en activité dans l’industrie. Il était du reste un consultant très recherché et doctement écouté. Son ouvrage intitulé « Mécanique et rhéologie des fluides en génie chimique » Editions Tec & Doc-Lavoisier (1992) constitue encore aujourd’hui une référence qui porte beau les couleurs de la pédagogie à la française face au fameux ouvrage anglo-saxon "Transport phenomena" de BIRD, STEWARD et LIGHTFOOT, Editions John Wiley Inc. (1962).  Noël MIDOUX était aussi l’auteur d’un nombre incalculable de polys qui auraient pu devenir des ouvrages à eux seuls et qui resteront dans les mémoires de plusieurs générations d’élèves-ingénieurs de l’ENSIC, de thésards et de collègues.
Le professeur Noël MIDOUX a consacré l’essentiel de ses activités de recherche au sein du Laboratoire des Sciences du Génie Chimique CNRS, puis du Laboratoire Réactions et Génie des Procédés CNRS/ENSIC/INPL. Elles ont porté principalement sur les aspects hydrodynamiques globaux et locaux dans les réacteurs polyphasiques gaz-liquides-solides avec une démarche scientifique évoluant savamment et de manière pondérée depuis une approche « in vivo » des phénomènes physico-chimiques et de transferts vers une approche "in silico". Il est l’auteur de plus de 300 publications et communications avec actes de rang international. Il a encadré 56 thèses et 82 DEA. Le groupe de recherche qu’il a animé a acquis une notoriété internationale indéniable dans le domaine du comportement hydrodynamique et de la rhéologie des fluides complexes dans les réacteurs polyphasiques catalytiques.
Noël MIDOUX a assumé de plus de nombreuses tâches et responsabilités collectives au niveau national au Ministère de l’Enseignement Supérieure et de la Recherche (MSTP pour la reconnaissance d’équipes et pour l’attribution des bourses de thèse) et au CNU, 62ème section.
Intégriste, voire puriste de l’enseignement et de la recherche, travailleur acharné, pédagogue redouté mais très apprécié par ses élèves, encadrant exigeant mais assidu auprès de ses thésards, scientifique élitiste et défenseur impénitent de l’excellence, intransigeant et sans concession pour la médiocrité, tous ces termes caractérisent la personnalité et l’œuvre du professeur Noël MIDOUX.
La communauté Nancéienne de génie des procédés de l’ENSIC et de l’Université de Lorraine perd une éminente figure.
(Jean-Claude CHARPENTIER, Directeur de Recherche Émérite au CNRS)
PATRICK SARGOS (1948-2012)

Patrick SARGOS est né à Bordeaux le 7 mars 1948. Des relations tumultueuses avec sa famille le conduisent en pension dès l'adolescence. Après le baccalauréat en 1966, obtenu avec la meilleure note du département en mathématiques, et, en 1970, une licence de mathématiques, il s'inscrit au concours de Saint-Cyr. Il obtient la note maximale en mathématiques mais ne se présente pas aux oraux, prenant la décision définitive de poursuivre dans la voie de la recherche mathématique tout en menant en parallèle une carrière de joueur d'échecs de niveau national. Dans cette même période, il rencontre Catherine MOULIEF, qui deviendra son épouse et l'amour de sa vie entière. Ensemble, ils développeront une activité d’experts en arts premiers, bâtissant une réputation qui dépasse largement les frontières et qui leur permet d’organiser des manifestations suivies par des milliers de personnes émerveillées. 
Après une thèse de troisième cycle, Patrick SARGOS passe quatorze années comme universitaire coopérant à Nouakchott puis Dakar. Au cours de cette période, il soutient, sous la direction du signataire avec lequel de profonds liens d'amitié se sont tissés, une brillante thèse d'État en 1987. Rentré en France, SARGOS exerce deux années comme maître de conférences à l'université Paris 6, et devient professeur d'université à Nancy en 1993, où il intègre l'institut Élie Cartan. 
Naturellement doué, persévérant et inventif, Patrick SARGOS a développé des théories profondes dans les domaines du prolongement analytique de séries de Dirichlet  associées à des polynômes, des intégrales oscillantes, et des distributions. Mais c'est surtout dans la théorie des sommes d'exponentielles qu'il obtient ses résultats les plus frappants, prolongeant et souvent conduisant à leur limite théorique les travaux fondateurs de van der CORPUT. Les théorèmes obtenus par SARGOS et ses collaborateurs dans ce dernier domaine ont notamment eu des applications remarquées aux problèmes des points entiers au voisinage d'une courbe et à la répartition des nombres premiers de PIATETSKI-SHAPIRO. 
Ayant fait valoir ses droits à la retraite en juin 2012, Patrick SARGOS poursuivait activement ses travaux de recherche à l'automne. Il est décédé brutalement le 20 novembre. Tous ses collègues et amis conserveront en mémoire ses qualités de mathématicien hors pair, de pédagogue exceptionnel, et, tant sur le plan scientifique que personnel, son ouverture d'esprit, son altruisme, son dynamisme, et sa générosité.
(Gérald TENENBAUM, Professeur, Institut Elie Cartan )

JEAN-MARIE SCHISSLER (1935-2011)

C'est avec une grande tristesse que nous apprenons le décès de notre collègue Jean Marie SCHISSLER, survenu le 5 avril 2011, à l'âge de 76 ans. Il était Professeur Émérite de l'UHP, université où il a accompli sa carrière académique après son doctorat sous la direction du Professeur René FAIVRE. Spécialiste de la métallurgie des fontes, Jean-Marie SCHISSLER a dirigé une équipe de recherche très active au sein du LSG2M à l'École des Mines de Nancy (maintenant une partie de l'Institut Jean-Lamour) et s'est beaucoup intéressé aux applications industrielles de ses travaux. Dans ce cadre, il a fondé le CRITT Metall 2T en 1988, labellisé CRT en 1996, qui contribue encore activement au développement technologique de la Région Lorraine dans le domaine des matériaux. Jean-Marie SCHISSLER était membre de nombreuses sociétés savantes, dont l'Académie Lorraine des Sciences. Nous adressons nos plus sincères condoléances à son épouse Monique et à leur fils Jean-Marc qui perpétue l'œuvre de son père en qualité de métallurgiste et responsable de l'organisation professionnelle "les Fondeurs de France".
(Christian G'SELL, Professeur Émérite)

RENÉ HUSSON  (1936-2009)

   René HUSSON, Professeur Émérite depuis 2001, premier Directeur et fondateur du CRAN, est  décédé le 23 décembre 2009. Figure locale et nationale de la communauté "Automatique", il laisse le souvenir d'un homme dévoué et sympathique avec un grand sens des responsabilités.
   Diplômé de l’ENSEM en juin 1959, nommé assistant en 1959, il devient maître assistant titulaire en 1965, maître de conférences en 1969, professeur en 1972 et accède à la classe exceptionnelle. C’est donc 42 ans d’activité à l’ENSEM qui se sont terminés à son départ à la retraite en 2001.
   Il a contribué à la naissance des sciences de l'information et en particulier de l'Automatique au niveau local et national. Il est véritablement le fondateur de l'Automatique à l'ENSEM, qui, sous son impulsion, a abouti à la création d’une section « Automatique » en 3ème année d'école. Ainsi en 1984, naturellement, il prend la responsabilité du DEA "Génie Électrique" qu'il transforme en "Métrologie, Electronique, Automatique et Électrotechnique"
   Parallèlement, très tôt, René HUSSON s’investit dans le développement de la formation continue au sein du Centre de perfectionnement scientifique et technique de l’ENSEM (qui deviendra DPIC) d’abord comme enseignant, puis comme responsable jusqu’en 1971. Cet organisme joua notamment un rôle important dans la remise à niveau des cadres de la sidérurgie alors en pleine crise.
   Mais René HUSSON n’était pas seulement un enseignant et un administrateur de talent il était aussi un chercheur reconnu.
   Après sa nomination comme Professeur, il s’est associé avec Jean LEGRAS, alors directeur du Centre de Calcul de Nancy, pour lancer des recherches dans le domaine de la simulation et la commande numérique des systèmes. Ses très nombreux articles de recherche ainsi que ses livres témoignent de la très haute qualité de ses recherches et de ses soucis de diffuser ses connaissances auprès de ses étudiants et du grand public.
   Toujours à l’affût des innovations scientifiques et techniques, il s'est intéressé dans les années 80 à la robotique et a monté une équipe de recherche avec une forte orientation vers les problèmes de vision artificielle.
   A la fin des années 70, René HUSSON parvient à rassembler plusieurs équipes d'Automatique Nancéiennes et crée ainsi le CRAN (Centre de Recherche en Automatique de Nancy), associé au CNRS, dont il devient le premier directeur jusqu'en 1991.
   La liste de ses enseignants-chercheurs et de ses nombreuses responsabilités collectives est trop longue pour être rappelée ici. On peut tout de même citer son élection au Comité National du CNRS dans les années 80 dont, malgré sa profonde retenue, il était très fier.
   Esprit brillant avec une pensée claire et précise, René HUSSON méritait d'être écouté, il savait analyser une situation avec lucidité, finesse et nuance, ses opinions toujours de haute tenue intellectuelle laissaient transparaître un esprit libre ouvert et indépendant. Son sens des responsabilités et son grand respect d'autrui constituaient les fondements de sa vie en société. René HUSSON était un honnête homme. Son coté épicurien que l'on découvrait petit à petit en travaillant avec lui était très sympathique.
  Nous remercions Valérie Dorr, Edouard Yvroud, Claude Iung, Didier Wolf pour certains renseignements qu’ils ont bien voulu nous fournir.
Gérard MAURICE et François-Michel SARGOS 
(Professeurs émérites de l'Université de Lorraine)